Djègbadji, Salt Lake City

Article : Djègbadji, Salt Lake City
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24 mai 2020

Djègbadji, Salt Lake City

La cité du sel : c’est ainsi que se fait appeler Djègbadji, un petit village de la commune de Ouidah, dans le département de l’Atlantique au Bénin. J’y ai découvert un cadre naturel ainsi que les activités pratiquées par les habitants du village pour subvenir à leurs besoins.Ecoutez l’intégralité de la visite à Djègbadji, Salt Lake City

Djègbadji est un village qui n’a pas été dénaturé par la production de masse et l’industrialisation. Le village est enclavé et entouré par une lagune. Pour y accéder, il faut emprunter des barques. Le village est subdivisé en 8 quartiers.

Rive de départ pour traverser la lagune qui mène au village de Djègbadji à Ouidah au Bénin
Barque qui m’a transporté sur la lagune de Djègbadji à Ouidah

La population de Djègbadji vit essentiellement de deux activités :

  • la pêche
  • la production artisanale du sel

Ce qui est particulier avec Djègbadji est que ces activités sont menées dans le respect de l’environnement et de l’écosystème.

Les activités de pêche se déroulent de façon artisanale. Les espèces que les pêcheurs recherchent sont les crabes d’eau douce et les poissons. Ils utilisent des appâts pour capturer les crabes. Ces méthodes certes archaïques, permettent aux pêcheurs de capturer des espèces en faible quantité. Ceci est favorable à la reproduction des espèces, ainsi que leur survie, contrairement aux méthodes de pêche de masse qui sont défavorables à la préservation de ces espèces.

De plus, la conservation de la mangrove par les habitants, qui ne l’utilisent plus pour leur besoins de chauffage et de préparation du sel, permet aux poissons d’y trouver refuge et d’échapper aux pêcheurs. De même que la pêche, l’activité de production artisanale du sel se fait dans le respect de l’environnement.

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Le filtrage se fait grâce à de grands paniers où sont recueillis le sable. Ce sable après extraction du sel est retourné sur la lagune. La vérification du niveau de concentration de l’eau se fait au moyen de graines de palme. Le sel est cuisiné dans des fours artisanaux avec des fargots de bois. C’est le bémol de cette production qui utilise encore du bois pour la cuisine du sel. Des ONGs cherchent à intervenir pour remplacer les fours de préparation du sel naturel afin qu’ils puissent respecter les normes environnementales.

La mangrove, préservée par les habitants, vient contraster ce bémol. Grâce aux palétuviers, les habitants peuvent bénéficier de reposoirs qui sont des couloirs de circulation de l’air pur et naturel.

Djègbadji est un modèle de vie écologique. Même s’il faut encore améliorer certaines méthodes encore archaïques et peu favorables à l’environnement, il faut reconnaître que le respect de la nature et de l’environnement est au coeur de la vie des habitants de Djègbadji.

Vivement que ces habitants soient accompagnés pour que cet écosystème soit préservé et valorisé.

Remerciements : Notre guide William (Afrique Québec Tourisme), mes compagnons Gildas AGBOZO, Kadoukpè BABAODI et Emmanuel GANSE, sans oublier les femmes qui nous ont accueillis dans leurs cuisines.

Photo prise par William à la fin de la visite de Djègbadji
Ecoutez l’intégralité de la visite à Djègbadji, Salt Lake City

Et si vous connaissez des endroits où la production continue de respecter l’environnement et qui méritent d’être valorisés, dites-le moi en commentaire.

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