Plagiat : J’ai eu l’honneur de me faire voler un article

Article : Plagiat : J’ai eu l’honneur de me faire voler un article
Crédit: Pexels
11 juin 2022

Plagiat : J’ai eu l’honneur de me faire voler un article

J’ai longtemps réfléchi à comment introduire cet article. Je n’ai pas vraiment trouvé la bonne formule. Alors, je mets directement les pieds dans le plat : je me suis fait plagier. Comment c’est arrivé ? Comment j’ai découvert la mascarade et surtout ce que j’ai fait une fois après l’avoir découvert ? Ce sont les réponses à ces questions qui seront le fil de cet article. Mais avant, éclaircissons la notion de plagiat.

C’est quoi le plagiat ?

Sur mon blog, je publie des articles et des podcasts. Ils sont le fruit de ma réflexion et de mes recherches. Le contenu de mon blog m’appartient. J’ai un droit de propriété intellectuelle sur ces contenus. Un droit que je peux céder selon mes conditions à qui je veux. Copier et réutiliser un contenu qui n’est pas le vôtre dans des conditions qui ne sont pas autorisées par son propriétaire est considéré comme du plagiat. Ici, il est important de préciser que toute copie ou réutilisation n’est pas considérée comme du plagiat. Par exemple, quand l’usage du contenu sert à illustrer ou appuyer un autre article et qu’il cite expressément la source. Ce qui m’est déjà arrivé. D’autres blogueurs ou auteurs ont utilisé des phrases ou des bouts de mes articles en me citant expressément.

Je le fais également dans mes articles. Je prends le soin de citer et de référencer les sources qui m’inspirent et qui justifient mon raisonnement. Lorsqu’on fait une critique d’un livre ou d’une œuvre, il est également permis d’utiliser des extraits dans son argumentaire. Mais, même dans les cas où on est autorisé à utiliser un contenu qui ne nous appartient pas, on doit citer expressément le propriétaire et la source. Retenons qu’un plagiaire copie et reproduit un contenu qu’il n’a pas créé sans en attribuer la paternité à son auteur d’origine. Autrement dit, il vole le contenu et s’en déclare l’auteur. Maintenant qu’on sait ce qu’est le plagiat, je vous raconte comment j’ai découvert que je m’étais fait plagier.

La découverte du plagiat de mon article

Cette question m’est souvent revenue dans mon entourage. Comment as-tu retrouvé cet article ? A un moment, je me suis posé la même question. Comment aurais-je fait pour le retrouver s’il ne s’était pas dénoncé lui-même ? Et oui… le plagiaire m’a informé qu’il a plagié mon article. Cela peut paraître drôle, mais c’est la vérité.

On dit qu’il n’y a pas de crime parfait. Le criminel oublie toujours un détail qui finit par le trahir. Un détail l’a trahi. Pour ne pas permettre à ceux qui ont en projet de me plagier de contourner ce détail, permettez que je ne le révèle pas. Donc, j’apprends par un bon mail que mon article vient d’être copié sur un site. Ce n’est pas la première fois que je reçois ce type de message. Je me dis que c’est classique. Mais là, ça ne l’est pas du tout.

Premier problème : l’image de couverture est la même

Le plagiaire n’essaie même pas de cacher son forfait. Il utilise la même image que moi. Ce qui fait la particularité de l’image est qu’elle a été retouchée. J’y ai ajouté un texte qui, sauf clonage de mon esprit, ne saurait être reproduite à l’identique.

Deuxième problème : le titre est le même

Je chéris mes titres. C’est l’une des parties de la rédaction de mes articles que je travaille le plus. Vous comprenez que ces titres me sont chers. Et que je les reconnais les yeux ouverts ou fermés. De plus, l’url de l’article plagiaire est identique à celle de mon article, à l’exception du nom de domaine bien sûr. Je commence à me demander de quel type d’article il s’agit.

Troisième problème : l’auteur identifié de l’article est « MIKE »

A ce moment, j’essaie de vérifier sur ma pièce d’identité si je m’appelle « MIKE » par hasard. Sans surprise, je ne m’appelle pas « MIKE ». Je me dis que s’il s’agissait d’une reprise de mon article, il y aurait mon nom. Vu que je ne m’appelles pas « MIKE », je reste optimiste et m’engage dans la lecture du billet, à la recherche de ce qui fait sa singularité et le distingue du mien.

Quatrième problème : il n’y a absolument aucune différence avec mon article

L’article plagiaire est identique dans tous ses points au mien. Des paragraphes aux sources citées, en passant par les sous-titres, tout a été copié. Et surtout, tout a été attribué à l’auteur « MIKE », que je ne suis pas.

La copie et le partage de mes articles n’est pas en réalité le problème. Ce qui dérange est l’ampleur de la copie. Si il avait été question d’un paragraphe, je me serais dit que ça peut arriver. Mais, pour une reproduction conforme et entière d’un article, le minimum est d’informer l’auteur du blog. Ce qui m’est déjà arrivé. En fonction des objectifs des auteurs, j’ai cédé des droits de reproduction moyennant rémunération ou gratuitement. Mais ici, il n’y a pas eu de tentative explicative préalable de la démarche. Il n’y a donc pas de doute : c’est du plagiat ! Etant dans la peau du plagié, il faut se demander pourquoi c’est arrivé.

Pourquoi me suis-je fait plagier ?

La réponse à cette question est simple. C’est parce que le contenu est de qualité. Je vais d’ailleurs vous le démontrer par des chiffres. Vous souvenez-vous de l’article « Proverbes africains : entre sagesse et humour » ? Oui, cet article où je montrais comment les proverbes africains véhiculaient des messages remplis de sagesse, dans un humour déguisé. C’est bien cet article qui a été plagié. Et il l’a été, parce qu’il est bien écrit et bien référencé. La preuve est qu’en 2021, c’est l’article le plus lu du blog derrière le Top 30 des meilleurs blogs africains

Et il continue encore aujourd’hui de figurer parmi les plus lus chaque mois. C’est dire que de plus en plus de personnes le lisent, le partagent et en parlent. Malheureusement, au lieu de s’en inspirer pour créer un contenu à forte portée, le plagiaire a choisi la voix de la facilité. A tous ceux qui se font plagier, il est important de garder en tête que ce n’est pas de votre faute. Vous êtes simplement victime de votre succès. Il y en a qui veulent vous ressembler, mais qui s’y prennent mal. Ce n’est cependant pas une raison pour laisser passer les cas de plagiat, qui sont dangereux.

Les dangers du plagiat

Aussi bien le plagiaire que le plagié sont exposés à des conséquences du plagiat. Ces dangers doivent vous dissuader de plagier et vous encourager à lutter contre le plagiat.

Aux plagieurs :

  • Plagier vous décrédibilise et prouve que votre créativité ne commence que quand celle des autres s’arrête
  • Vous affectez le référencement de votre site ou de votre blog
  • Vous déconstruisez la réputation que vous avez construite et vous inscrivez l’infraction de plagiaire dans votre casier numérique

Aux plagiés :

  • Se faire plagier peut semer le doute dans l’esprit des lecteurs, sur la nature et l’identité du plagiaire
  • Affecter votre référencement
  • Affecter votre réputation
  • Vous décourager et vous affecter psychologiquement

C’est pour toutes ces raisons qu’il ne faut pas laisser passer le plagiat sous aucune forme. Vous vous demandez certainement ce que j’ai fait une fois que j’ai découvert le plagiat.

La tentative de prise de contact avec le plagiaire

Pour vous dire la vérité, j’ai fait quelques recherches sur la conduite à tenir en de pareilles circonstances. Je n’ai rien trouvé de véritablement constructif et surtout d’adapté à ma situation. J’ai ensuite essayé de lire les recommandations de WordPress au sujet du plagiat. Ils proposent de signaler le plagiat seulement si le blog plagiaire est hébergé chez WordPress.com. Ce qui n’est pas le cas en l’espèce. Ils conseillent de contacter l’hébergeur du site pour signaler le plagiat. Je me mets donc à chercher à connaître l’hébergeur du plagiaire. Un tour sur le site whois.com ne m’a malheureusement pas renseigné.

J’ai donc décidé de me référer directement au plagiaire pour lui signaler le problème. Il fallait espérer encore un peu de bonne foi de sa part pour reconnaître son forfait et retirer l’article de son site. Non seulement, mon mail n’a pas reçu de réponse, mais le bon blogueur a continué à publier de nouveaux articles. Seul Dieu sait s’il les a rédigés de ses propres doigts ou s’il a encore utilisé de son arme préférée : le copier-coller.

Ce qu’il faut retenir de cette histoire de plagiat

Je ne vous cache pas que cette histoire est très minime face à la merveilleuse histoire en construction sur ce blog. Mais, comme je l’ai dit plus tôt, il ne faut pas minimiser tout ça. Le plagiat a des conséquences plutôt graves. Mais, comme me l’a indiqué Camille de l’équipe Mondoblog : « Malheureusement il n’y a pas grand-chose à faire… si ce n’est de le faire savoir sur les réseaux sociaux ! Il faut communiquer à ce sujet pour que cela se sache et que la vérité soit dite. » Sauf que la possibilité de porter l’affaire devant une juridiction pour demander une réparation existe. Dans mon cas, l’absence d’informations sur l’hébergeur et l’administrateur du site me freinent. Tout comme la grande probabilité que je ne retrouve jamais le plagiaire et qu’il ne puisse jamais réparer le dommage.

Si vous avez fait attention, je n’ai mentionné ni le nom du blog plagiaire, ni le lien de l’article en question. Pour la simple raison qu’en plus d’avoir subtilisé mon contenu, il n’aura pas la faveur d’une publicité gratuite. A ceux qui pensent que le blogging se résume au copier-coller, vous finirez par vous faire prendre. Et cela pourrait mal se terminer pour vous. Entre nous, quelle satisfaction ressent-on après ça ? Bon, qui suis-je pour juger le pécheur. Je ne demande que sa repentance. Et vous ? Qu’auriez-vous fait à ma place ? Que pensez-vous de tout ça ? Je suis curieux de le savoir.

Sincères remerciements à l’équipe Mondoblog pour son soutien et ses conseils

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Commentaires

Yves-Landry Kouamé
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Super ton article, surtout qu’il s’agit comme à ton habitude d’un sujet très important dont on parle peu. Pour ce qui me concerne, à part écrire à la personne et chercher à régler à l’amiable, je n’envisage pas d’autre issue. Car jusqu’à preuve du contraire, je considère que le plagieur était bien intentionné. En l’absence de dialogue, il y a possibilité de laisser un mot gentil sous le post/article en question tout en rappelant qu’il est de toi.

Foumilayo Assanvi
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Merci ! J'ai exploré toutes les options que tu as évoquées : du mail au commentaire sous l'article. Zéro réponse, ni tentative d'explication de sa démarche. S'il y avait une bonne intention, au moins on aurait précisé que l'article appartient ou est tiré d'un blog donné. Ce qui ici n'est pas le cas. Bref, à part essayer de dialoguer avec l'intéressé, il n'y a pas d'autres moyens pour le rétablir.

BOKO Kévin
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Le plagiat, un grand péché dans le cercle rédactionnel. Bien qu'on en parle, ce phénomène honteux est un lux auquel s'adonne plein d'individus mal intentionnés autoproclamés blogueurs, qui ne sont rien d'autre que des imposteurs.
En tout, il faut tomber si bas pour plagier un texte.

Vous avez traité le sujet dans une clarté absolue.
J'aime bien votre style.

Kévin BOKO 🤝

Lloydtut
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Je blogue depuis 5 ans et j essaye maintenant de vivre de cette passion. Je travaille dur pour proposer mes lecteurs du contenu qualitatif, original et je mets un point d honneur ne parler que de destinations que je connais, de moments que j ai personnellement v cu, de partager MON exp rience et prendre comme beaucoup d autres MES photos Ecrire, retoucher les images, les r duire, mettre en ligne un article demande un travail ph nom nal. Me faire voler et dupliquer ce travail, sans aucune intelligence en plus, est vraiment la pire chose qui soit.

Johnsson R
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Un exemple de plagia pour lequel après un échange discourtois par mail avec le plagieur il finira par cette phrase :
"Continuez, vous me donnez des copies intéressantes pour l'avenir "

Court exemple qui vaut son pesant d'or :

Ma page du 3 août 2019
C'est pas dur, vous n’avez qu’à…
Qui atteint de sclérose en plaques n’a pas déjà entendu cette phrase. Pourquoi les blâmer.
Avant de connaître la grosse fatigue et les soucis de disponibilité d’énergie liés à une maladie comme la sclérose en plaques, comment aurait-on pu imaginer que cela puisse exister.
Bienvenue dans le monde des batteries rechargeables.
Vous êtes devenu aujourd’hui une batterie rechargeable, qui se charge de moins en moins bien et tient en durée de moins en moins longtemps, mais il va bien falloir s’y faire.

La page du plagieur le 27 avril 2023
C'est pas dur, tu n'as qu'à....!!!
C'est juste une marche !!!
Qui, atteint d’une maladie neurologique (et pas que…) n’a jamais entendu ces phrases ? On ne va pas blâmer ceux qui s’expriment ainsi… moi-même avant de connaître ma colocataire je n’imaginais pas les soucis liés au besoin en énergie (je ne parle pas de fuel ou de gaz 🙂 ).
Bienvenue dans le monde des piles rechargeables
Si comme moi, vous êtes atteint d’une pathologie neurologique telle que la sclérose en plaque, vous êtes devenu une pile rechargeable qui se charge de moins en moins bien et dont la durée de fonctionnement est moins longue.

Bien à vous.