Musée Alexandre Adandé : l’ethnographie entre tradition et modernité

Article : Musée Alexandre Adandé : l’ethnographie entre tradition et modernité
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26 juillet 2020

Musée Alexandre Adandé : l’ethnographie entre tradition et modernité

C’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle

Jean Pliya – Les Tresseurs de Corde

Le musée que nous explorons aujourd’hui est la parfaite illustration de cette maxime, qui en dit long sur l’articulation entre la tradition et la modernité.

C’est un musée ethnographique. L’ethnographie est une étude descriptive des groupes humains et de leur caractère anthropologique. Il s’agit d’une science théorique, dont le précurseur au Bénin fut Alexandre Adande.

Alexandre Adande, fondateur du musée ethnographique de Porto-Novo ethnographie

Alexandre Adande, dont le musée porte le nom depuis 1993, est le premier ethnographe béninois. Sa bibliographie est très abondante et se rapporte notamment à l’art, aux musées d’Afrique et à l’ethnographie. Il créa le musée ethnographique de Porto-Novo en 1957.

Carte ethnique du Bénin au musée ethnographique de Porto-Novo ethnographie

On peut appercevoir sur cette carte, par laquelle nous débutons la visite, la cartographie ethnique du Bénin.

Sont représentées à l’entrée du musée, des statues en fer, qui symbolisent la culture de l’accueil et de l’hospitalité. Cette culture est propre aux différentes ethnies ci-dessus representées.

Oeuvres en fer du musée ethnographique de Porto-Novo ethnographie

On peut découvrir également dans ce musée une exposition sur la calebasse, qui est un symbole d’hospitalité et d’accueil dans notre pays. La calebasse y est présentée dans toutes ses formes et suivant les différents usages qu’on en fait dans les ethnies au Bénin.

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Ce que vous ne verrez qu’en vous y rendant

Ce que vous ne verrez qu’en vous y rendant. Les passages qui suivent décrivent les espaces du musée où on ne peut filmer ou photographier. Le seul moyen d’illustrer mes mots est de visiter le musée.

Les oeuvres exposées à l’intérieur du musée racontent trois étapes de la vie humaine dans nos sociétés traditionnelles. Il s’agit de la naissance, du mariage et de la mort. Ce sont des scènes du cérémonial accompagnant chaque évènement, qui représentent ces trois étapes. Les ornements et objets parlent presque d’eux-mêmes et ramènent à des pratiques spécifiquement exprimées dans chaque ethnie, quoique très similaires. L’exposition de différents types de masques Guèlèdè assure la transition entre chaque pièce représentant une étape de la vie . On apperçoit dans les couloirs plusieurs masques de tout type, de ceux qui incitent au respect des valeurs traditionnelles à ceux qui incitent à la scolarisation des filles ou au vote.

Récapitulatif en fresques murales

Le long des mûrs du Musée etnographique Alexandre Adande, on veut voir des fresques murales qui nous retracent tout simplement le contenu de l’exposition sus-décrite. On y voit des symboles de la tradition béninoise et des ethnies béninoises.

Par contre, le musée n’a pas vocation à décrire ces symboles de façon exhaustive, vu notre grande diversité ethnique. De plus, les œuvres exposées sont très anciennes et rarement renouvelées. On se dit parfois même que le musée n’évoque qu’un zeste de modernité. Ce qui est un peu dommage et relatif en partie au manque de moyens pour assurer l’exposition des réserves du musée, qui sont très importantes. Nos cultures gagneraient à être toutes exposées par le biais de l’ethnographie. Pourvu que les autorités en charge de la culture se penchent sur des mécanismes pour financer la mise en valeur de nos cultures.

En attendant, pensez-vous que votre culture ou votre ethnie est suffisamment valorisée dans les musées ou dans la société béninoise en général ?

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