Musée Plein Air de Parakou : ce qu’il reste à part l’air
En fouillant un peu sur Google Maps, c’est le seul musée qui apparaît dans la ville de Parakou. Après avoir consulté deux, trois connaissances, c’est ce nom qui est également revenu quand il s’agissait de citer les musées de Parakou : le Musée Plein Air. Un véritable enthousiasme m’animait et me motivait à prendre le départ pour aller visiter ce lieu. Il se trouve juste à quelque mètres de la Place Hubert Maga. Mais, qui sera surpris si je vous dit que j’ai été complètement déçu. C’est tout penaud que je suis sorti de ce musée. Pourtant j’en ai visité des musées, mais aucun ne m’a laissé une impression aussi négative. En fait, je n’avais rien vu. Et c’est ce qui m’a le plus désolé. Il n’y a avait presque rien à voir à part l’air. Ici, je vous parlerai de ce qui reste dans le musée plein air de Parakou.
Des bancs en béton et beaucoup de mauvaises herbes
J’ai pu en compter trois paires. Trois paires de bancs en béton. Pour un musée en plein air, censé accueillir du public pour prendre de l’air frais, c’est trop peu. A mon arrivée, deux des paires étaient déjà occupées par des visiteurs. La troisième paire disponible était pour moi. Mais, en m’étant assis, je me suis juste demandé ce qu’il se passerait quand de nouveaux visiteurs arriveraient. Où auraient-ils pu s’asseoir ? Comment auraient-ils fait ? Ils auraient tout simplement rebroussé chemin. Le faible nombre de places assises dans le musée repousse clairement les visiteurs. Un espace destiné à l’accueil du public pour profiter de l’air, où il n’y a pas de places assises. Vraiment, on a du mal à justifier cela. De plus, tailler les herbes et fleurir la cour serait un atout pour le musée. L’espace gagnerait en attrait.
Des cases traditionnelles fermées
Il y avait plusieurs cases dans le musée. Mais elles étaient toutes fermées. D’après les informations reçues, c’est l’endroit où il y aurait des choses à voir. C’est-à-dire des objets d’arts, des symboles de la culture traditionnelle du nord du Bénin. Mais on ne pouvait pas y accéder. Et cela représente un véritable problème. On se plaint de l’inexistence d’espaces pour valoriser l’art. Et surtout on réclame que les œuvres qui garnissent les musées européens nous soient restituées. Quand on se rend compte du sort réservé aux œuvres existantes, on se demande si les œuvres que nous réclamons ne sont pas bien là où elles sont. C’est dommage que ces objets d’art soient confinés dans des cases et que le public n’y ait pas accès. Le musée doit restaurer ces objets d’art, les entretenir afin que le public puisse les découvrir.
Des ateliers d’artisans
C’est le seul point positif que j’ai pu tirer de ma visite de ce musée : l’atelier d’artisanat. J’en avais également vu un au musée ethnographique Alexandre Adande, au musée Honmè de Porto-Novo. C’est la mode dans les musées béninois apparemment. Cet atelier se trouvait dans la seule case ouverte dans le musée. J’y ai vu de beaux produits locaux qu’il me plait de partager avec vous. On retrouve surtout le Tako, un vêtement traditionnel fréquemment porté dans la région nord du pays. Fait à base de pagne tissé, il comporte généralement des rayures verticales. Pour vous en offrir un, il faudra compter entre 15 et 45 000 FCFA.
Il y avait aussi de beaux instruments de musique, des bracelets, des chapeaux, des sacs… Bref, de très beaux accessoires traditionnels fabriqués de façon artisanale. Je peux dire que c’est la seule satisfaction de cette visite au musée plein air de Parakou. Ces artisans qui continuent de produire des objets et des accessoires de mode pour les commercialiser.
Vous l’avez compris. L’état de ce musée ne m’a pas ravi. Un musée, censé retracer l’ethnographie du Nord du Bénin. Je souhaite que les autorités locales et le ministère de la culture pensent à la restauration du musée et de ses œuvres. Un aménagement de la cour du musée pour la rendre plus attrayante pour les visiteurs serait bien venu. Plus de places assises, moins de mauvaises herbes, des guides et des objets d’arts : c’est ce qu’on souhaite pour faire vivre à nouveau un musée qui semble abandonné aux artisans
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