Gastronomie : ce qu’on mange à Parakou

Article : Gastronomie : ce qu’on mange à Parakou
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25 septembre 2021

Gastronomie : ce qu’on mange à Parakou

On ne peut clairement pas dire si on est déçu par les musées et les places, que la gastronomie déçoit. Le dire serait sacrifier les goûts et les saveurs qu’on peut déguster à Parakou. Sincèrement, il y a matière à faire un détour et s’arrêter sur les richesses culinaires de la ville. Dans cet article, je vous présenterai met après met tout ce que vos papilles pourraient ressentir à Parakou. Croyez-moi, gourmands ou pas, vous avez tout intérêt à goûter ces spécialités locales.

Les bouillies bizarres

Crédit photo : Iwaria

Ce n’est pas moi qui dit que les bouillies à Parakou sont bizarres. Mais plutôt l’un des Zé (zémidjan) que j’ai rencontré. Au petit déjeuner, pas de thé ou de café à Parakou. Ce sont les bouillies qui règnent en maître et qui garnissent les tables. Et les ingrédients de ces bouillies sont parfois surprenants. On est habitué à la bouillie de maïs, de tapioca, de soja ou de mil, mais à Parakou on ressent tout de suite à la première bouchée la différence.

La bouillie est plus onctueuse, moins diluée à l’eau. A croire que les vendeuses de bouillies (coco kpè) n’en n’ont pas grand chose à faire du profit. Ces bouillies de mil épaisses ne sont pas les seules consommées à Parakou. Des bouillies plus rares comme la bouillie de sorgho ou de maïs concassé à la potasse, le foura, la bouillie d’igname pilée ou de pâte d’hier… Ces bouillies pourront être sucrées avec du sucre, de la farine de baobab ou du lait. Elles se consomment très bien également à l’heure du goûter.

Crédit photo : Iwaria

Mais, comme tout petit déjeuner qui se respecte, la bouillie ne se boit pas seule. Elle peut être accompagnée de beignets d’haricots, d’igname, de patate douce… Mais, le plus célèbre accompagnement reste le fameux toubani.

Toubani, ces gâteaux d’haricots qui alourdissent

La recette du toubani est simple. Du haricot, du haricot et encore du haricot. Le toubani est un gâteau à base de haricot. Il est servi avec du piment, de l’oignon épluché et de l’huile réchauffée. C’est simple et basique, mais je peux vous assurer que vous aurez du mal à finir une boule de toubani. Ce met rassasie très vite et vous remplit d’énergie. De plus, le coût plutôt accessible de ce met, qui rassasie, favorise sa popularité. 100 francs la boule. Quand on n’a pas un grand budget, le toubani peut être une excellente option pour manger à satiété au petit déjeuner ou au déjeuner. Le toubani reste une valeur sûre de la gastronomie parakoise.

Le wassa wassa, le couscous parakois

wassa wassa art culinaire gastronomie parakou

Pour ceux qui me connaissent un peu, je déteste le couscous. Mais, celui-là, je peux en manger le matin, à midi et le soir. C’est un couscous à base de farine de cossette d’igname. Il s’accompagne de friture, de viande, de fromage, d’œuf ou de poisson frit. Les plus grands amateurs du couscous à l’européenne l’accompagneront d’un peu de spaghetti. Il est souvent servi au petit déjeuner, au déjeuner et au goûter. Le wassa wassa est également très populaire dans les écoles. Les cours de récréation sont rarement dépourvues d’une vendeuse de wassa wassa. Au grand bonheur des écoliers, des collégiens et des lycéens.

L’igname pilée

igname pilée art culinaire gastronomie parakou
Crédit photo : Foumilayo François Xavier Assanvi

A-t-on encore besoin de présenter ce met ? L’igname pilée est l’un des plats les plus appréciés au Bénin. Non seulement il rassasie, mais quand il est bien fait, il procure une sensation indescriptible. Les grands amateurs d’igname pilée le reconnaitront. On l’accompagne de sauces de tout genre. La plus populaire est la sauce d’arachide ou la sauce de sésame. A Parakou, en plus de ces sauces, on va fréquemment retrouver les sauces légumes. Mais quelque soient les sauces qui l’accompagnent, l’igname pilée se savoure avec des morceaux de fromages (wagashi), de peau de bœuf (kpakouman), de viande de bœuf ou de mouton. Au déjeuner ou au dîner, l’igname pilée est parfaite pour garnir votre table et recevoir des invités. Mais, j’ai appris récemment que certains n’hésitaient pas en consommer au petit déjeuner.

Le tchantchanga

tchantchanga art culinaire gastronomie parakou
Crédit photo : Vidjinnagni Grégory Thoto / Iwaria

Ce n’est seulement à Parakou qu’on retrouve le tchantchanga. Il y a en a partout au Bénin. Et aussi dans les pays voisins. On parlera ailleurs de suya ou de kilichi… C’est de la viande fumée. Du mouton, du boeuf, du poulet grillé au feu de charbon. Ils s’accompagnent de morceau de pain et de piment. Le fameux piment capable de vous faire frémir. Le meilleur piment de tchang que j’ai mangé était à Parakou. Les vendeurs de tchang peuvent vous offrir un morceau enrobé de piment pour vous faire patienter ou lorsque vous faites un achat d’un montant donné. Ce qui fait la particularité reste le découpage de la viande sans les os et les boyaux « serviette, foie,… ».

Après un bon tchantchanga, il est possible que vous ayez la bouche pimentée et que vous ayez du mal à retrouver vos esprits. C’est là que vous verrez l’utilité d’une bonne calebasse de tchoucoutou pour vous désaltérer.

Le tchoucoutou

tchoucoutou art culinaire gastronomie parakou

Cette bière de mil est la bière locale la plus consommée dans le Nord du Bénin. Et Parakou n’est pas une exception. Ne vous laissez pas avoir par son goût légèrement sucré au début de sa consommation. Le tchoucoutou est bel et bien une boisson alcoolisée, surtout quand il est fermenté. J’en ai déjà fait les frais, mais je vous raconterai ça un autre jour. Il faut donc consommer ce breuvage avec modération. Sinon vous risquez d’être rassis comme une brouette et d’avoir du vomi dans les cheveux. En tout cas, je vous aurai prévenu.

Et il y a encore des merveilles de plats, que je n’ai pas eu l’occasion de goûter et qui constituent l’identité culinaire de Parakou. On peut penser à la pâte de telibor, au dambou, au manssa, au dèguè… Culinairement, Parakou vous offrira de quoi vous remplir la panse. Vous n’aurez donc pas à regretter une balade gustative dans la cité des Kobourous. C’est donc par un tour à table que nous achevons cette série. J’espère que vous avez pu découvrir Parakou et ses lieux touristiques. De la porte d’entrée, Hubert Maga au musée Plein Air, en passant par la Place Bio Guerra et le stade municipal, Parakou vous réserve des surprises qu’il vous faut découvrir. Et l’art culinaire vous en réserve encore plus. Sinon, faites moi savoir votre met parakois préféré en commentaires.

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Commentaires

Malte wines
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Bon, en gros il n’y a pas grand-chose à Parakou ? j’ai tâté ici et là: TripAdvisor, Booking, des sites et blogs comme celui-ci mais tout me ramène à des avis négatifs et au grand manque d’activités à Parakou... je me demande ce que les gens locaux font du coup. La gastronomie... euh le goût et la couleur ne se discutent pas mais je peux vous dire que si vous n’êtes pas de l’Afrique de l’Ouest (j’insiste surtout sur Togo, Burkina et Bénin) ca ne va pas trop faire l’affaire.
Á bientôt et merci pour cet article.

Foumilayo Assanvi
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C'est effectivement un véritable problème qu'il y a à Parakou : le manque d'attractions et d'espaces aménagés pour découvrir la culture, l'art. Et sur la nourriture, il y a des coins intéressants, mais quand on est pas habitués à la ville, c'est difficile de les retrouver. Parce que ces restauratrices là ne sont pas vraiment répertoriées sur internet, malheureusement. Se faire accompagner de quelqu'un qui connaît bien la ville n'est pas inutile dans ce cas. Sinon, on est d'accord qu'il y a encore du travail. Merci pour ce commentaire.